Drahthaar & Santé

Cotation et qualité
des chiens de chasse

Pour valoriser leur travail, les éleveurs canins peuvent obtenir des cotations pour les parents (étalons et lices) en fonction de plusieurs critères. Parmi ces critères, les analyses ADN et les exemptions de dysplasies.

Les éleveurs de chiens de travail et a fortiori les éleveurs de chiens de chasse ont a cœur de produire des chiots prédisposés au travail qu’ils auront à fournir. Les saillies sont donc réfléchies dans ce sens. Habitués à voir chasser les chiens, les éleveurs décidaient des accouplements en fonction, entre autres, des qualités au travail et du caractère des parents (mâles et femelles). C’est le feeling et l’expérience de l’éleveur qui déterminaient la qualité de son élevage et des grandes lignées de chasse. Aujourd’hui, des outils plus scientifiques sont à leur disposition pour la sélection en reproduction. Ils permettent notamment d’affiner les cotations des étalons et des lices et donnent ainsi une idée assez objective de la valeur du chien sur les plans sanitaire et physique. Attardons-nous sur cette partie assez théorique mais néanmoins indispensable, de la cotation des reproducteurs.

Les analyses ADN

Les analyses ADN ont permis une bonne traçabilité des chiens par leur parenté, gage de qualité dans le sens où le contrôle de consanguinité est devenu plus scientifique. Et c’est cette identification génétique qui est demandée pour la cotation des reproducteurs (voir encadré cotation).

En pratique, il s’agit d’un simple prélèvement salivaire par frottis buccal. Il peut aussi se faire par prélèvement sanguin mais c’est beaucoup plus invasif. Il est obligatoirement réalisé par un vétérinaire qui doit remplir un formulaire de prélèvement attestant notamment qu’il a bien vérifié au préalable l’identité de l’animal sur lequel il a fait le frottis. Le tout est ensuite envoyé à un laboratoire indépendant qui envoie, en général dans les deux semaines, les résultats ADN. Ces résultats sont ensuite envoyés à la Société centrale canine qui contrôle la compatibilité de parenté (si les parents sont déjà testés, bien sûr) et fait apparaître la mention « DNA » sur le pedigree du chien. En développant massivement cette traçabilité, les clubs de race et la SCC en font également un bon outil de lutte contre l’élevage « sauvage » et le trafic d’animaux venus de pays moins regardants car, non identifié, un chien perd de sa valeur.

Depuis la mise en place des analyses ADN au service de la gente canine, la science est donc venue affiner le travail de sélection et a également permis une gestion plus sanitaire de l’élevage. En effet, avec le nombre croissant de chiens, des maladies récurrentes ont pu être reconnues comme génétiquement transmissibles (contrairement aux maladies congénitales qui seraient des « accidents de la nature ») dans certaines races. C’est par exemple le cas de l’atrophie progressive de la rétine chez le labrador, le golden retriever ou les setters ou encore du poil lisse chez le chien d’arrêt allemand à poil dur (drahthaar) ou le braque hongrois à poil dur. Ainsi, la présence de gènes indésirables a permis de retirer des chiens de la reproduction afin de réduire – à terme, de supprimer – les cas de maladies ou de tares rédhibitoires dans les lignées.
A noter cependant que le cas précis du gène de la queue courte chez certaines races de chiens de chasse, comme l’épagneul breton par exemple, est recherché depuis que la caudectomie est strictement interdite dans certains pays d’Europe comme la Belgique ou la Suisse alors qu’en France, elle reste autorisée pour certaines races de chiens de chasse. Ceci dit, ce gène de la queue courte reste dangereux car deux parents porteurs du gène risqueraient de donner une portée de chiots à qui il manquerait des vertèbres et donc qui ne seraient pas viables.

Les radiographies
des hanches et des coudes

Même si des facteurs non génétiques favorisent les dysplasies des hanches et des coudes (alimentation, exercice intensif en cours de croissance, surpoids, traumatismes, etc.), ces dysplasies sont des affections héréditaires. Afin de réduire le nombre de chiens atteints, les clubs de race ont rendu obligatoires les radiographies des hanches (et parfois même des coudes) pour dépister et évaluer ces dysplasies pour la cotation des reproducteurs. Dans certains pays étrangers, en Allemagne notamment, les clubs de race demandent également des radiographies pour le dépistage des dysplasies des épaules.

La radiographie des hanches permet de déterminer le grade de dysplasie coxo-fémorale du chien. Sous anesthésie générale ou sous sédation profonde, le vétérinaire prend des clichés des hanches, chien sur le dos, pattes étirées à l’horizontale, avant du corps maintenu fermement, coudes vers le haut. La radio doit être précisément identifiée (nom du chien, n° de puce d’identification, date de naissance, race).

Une fois le cliché pris, il doit être envoyé au vétérinaire référent du club de race pour interprétation. Seul ce vétérinaire référent est habilité à interpréter la radiographie. Il déterminera le stade de dysplasie de votre chien en fonction de l’angle de Norberg-Olsson et de la coaptation entre la tête de fémur et l’acetabulum, creux du bassin dans lequel vient se loger la tête de fémur (voir schéma). Les stade de dysplasie de la hanche sont :

  • Dys A : indemne de dysplasie coxo-fémorale. L’angle de Norberg-Olsson est supérieur ou égal à 105° et la coaptation entre la tête de fémur et l’acetabulum est bonne.
  • Dys B : stade intermédiaire. L’angle de Norberg-Olsson est compris entre 100° et 105° et la coaptation entre la tête de fémur et l’acetabulum est bonne ou bien l’angle de Norberg-Olsson est supérieur ou égal à 105° mais la coaptation entre la tête de fémur et l’acetabulum est imparfaite.
  • Dys C : dysplasie légère. L’angle de Norberg-Olsson est compris entre 100° et 105° et la coaptation entre la tête de fémur et l’acetabulum est imparfaite. Il peut également y avoir de légers signes d’arthrose.
  • Dys D : dysplasie moyenne. L’angle de Norberg-Olsson est compris entre 90° et 100° et la coaptation entre la tête de fémur et l’acetabulum n’est pas bonne. Signes d’arthrose.
  • Dys E : dysplasie sévère. L’angle de Norberg-Olsson inférieur à 90°, présence d’arthrose et déformations osseuses.
    Une fois déterminé, le stade de dysplasie est noté sur le pedigree « HD-A », « HD-B », etc. Certains clubs de race valident la cotation des chiens aux stades A, B ou C. D’autres ne la valident que pour les chiens au stade A ou B.

Les radiographies des coudes sont désormais de plus en plus demandées pour les cotations par les clubs de race. Toujours sous sédation profonde et clichés parfaitement identifiables, les coudes sont radiographiés en flexion latérale, en extension latérale et à plat de face puis envoyés également au vétérinaire référent du club de race pour interprétation. Il recherchera en particulier des signes d’ostéochondrite dissécante (fragment cartilagineux qui se détache de la surface articulaire), de fragmentation du processus coronïde médial (fragment osseux détaché de la surface interne de l’articulation), de non-union du processus anconé (l’arrière du coude n’a pas fusionné avec le cubitus durant la croissance) ou d’incongruence du coude (conformation imparfaite du coude qui génère de l’arthrose).

Les stade de dysplasie du coude sont :
  • Grade 0 : indemne de dysplasie du coude.
  • Grade SL : Stade limite. Légers défauts.
  • Grade DC1 : arthrose légère.
  • Grade DC2 : arthrose modérée et tissu osseux légèrement altéré.
  • Grade DC3 : arthrose sévère et tissu osseux très altéré.

Les clubs de race valident la cotation des grades 0 et SL. Certains clubs valident également la cotation des chiens jusqu’au grade DC1 mais à condition que l’autre reproducteur soit coté au grade 0.

Article de Nathalie Ludmann

La cotation des reproducteurs

Les reproducteurs d’élevage sont cotés de 1 à 6.
Pour les chiens de chasse :

  • Cotation 1 : confirmation
  • Cotation 2 : confirmation + identification ADN + test d’aptitudes naturelles (TAN) + dysplasies + excellent ou très bon en exposition
  • Cotation 3 : confirmation + identification ADN + test d’aptitudes naturelles (TAN) + dysplasies + excellent en spéciale de race, régionale ou nationale d’élevage ou championnat
  • Cotation 4 / recommandé : confirmation + identification ADN + test d’aptitudes naturelles (TAN) + dysplasies + plusieurs excellents en spéciale de race, régionale ou nationale d’élevage ou championnat (avec des juges différents) + excellent en épreuve de travail
  • Cotation 5 / élite B : cotation 3 + 3 descendants cotés 3 avec 2 lices pour les étalons, sur 2 portées pour les lices
  • cotation 6 / élite A : cotation 4 + 3 descendants cotés 4 avec 2 lices pour les étalons, sur 2 portées pour les lices.
    Certains clubs de races demandent en complément des tests de caractère ou de sociabilité ainsi que la détection de tares oculaires et parfois plus de chiots cotés pour les cotations d’élites A et B.

 

Les maladies et tares génétiques détectables chez les chiens de chasse

La recherche de maladies génétiques n’est pas obligatoire pour les éleveurs. C’est juste un outil supplémentaire mis à leur disposition, même si bon nombre d’entre eux y ont recours, en particulier pour les maladies handicapantes et/ou douloureuses pour les chiens. Attention également : une race pour laquel une maladie ne serait pas testable génétiquement n’est pas exempte de cette maladie. Certaines races de chiens sont assez rares (trop pour établir l’hérédité d’une maladie) et de nouveaux tests génétiques de dépistage voient le jour régulièrement.

  • Anomalie de l’œil du colley : nova scotia retriever
  • Ataxie cérébelleuse : chien d’eau romagnol, setter gordon
  • Ataxie spinocérébelleuse : fox terrier à poil lisse, parson russell, jack russell
  • Atrophie progressive de la rétine : chien d’eau espagnol, chien d’eau portugais, cocker spaniel américain, cocker spaniel anglais, golden retriever, petit épagneul de munster, Chesapeake bay retriever, nova scotia retriever, setter anglais, setter gordon, setter irlandais
  • Céroïde lipofuscinose neuronale : golden retriever, setter anglais, setter gordon
  • Déficience en facteur VII (hémophilie) : airedale terrier, beagle, chien courant finlandais, welsh springer spaniel
  • Dégénérescence multisystématisée : terrier kerry blue
  • Dégénérescence précoce des cônes (perte de la vision de jour) : braque allemand
  • Dilution (couleur éclaircie du pelage) : labrador
  • Dysplasie squelettique : labrador
  • Dysraphisme spinal : braque de Weimar
  • Dystrophie neuro-axonale : chien d’eau espagnol
  • Epidermolyse bulleuse dystrophique : golden retriever
  • Epidermolyse bulleuse jonctionnelle : braque allemand
  • Glaucome primaire à angle ouvert : basset fauve de Bretagne
  • Hyperkératose héréditaire des coussinets : terrier irlandais
  • Hyperuricosurie (calculs urinaires) : braque de Weimar, braque hongrois (poil court et poil dur), grand épagneul de munster, parson russell, jack russell
  • Hypomyélinisation (tremblements jeunes chiens) : braque de Weimar
  • Ichtyose : golden retriever
  • Insuffisance d’adhérence leucocytaire : setter irlandais
  • Leucodystrophie à cellules globoïdes : cairn terrier
  • Luxation du cristallin : bull terrier miniature, fox terrier à poil dur, lakeland terrier, sealyham terrier, terrier de chasse allemand, parson russell, jack russell, welsh terrier
  • Mucopolysaccharidose de type VII : terrier brésilien
  • Musladin-Lueke Syndrome (développement et tissus conjonctifs) : beagle
  • Myélopathie dégénérative : beagle, chien de saint-hubert, english springer spaniel, fox terrier à poil dur, golden retriever, Chesapeake bay retriever, nova scotia, labrador, setter irlandais, terrier irlandais à poil doux, jack russell, terrier kerry blue, welsh terrier
  • Myopathie centronucléaire : labrador
  • Narcolepsie : labrador
  • Néphropathie familiale : cockel spaniel anglais
  • Ostéogénèse imparfaite : teckel
  • Ostéopathie cranio-mandibulaire : cairn terrier, terrier écossais, welsh terrier
  • Poil lisse ou face rase : braque hongrois à poil dur, drahthaar, chien d’eau portugais, fox terrier à poil dur, teckel à poil dur, terrier irlandais à poil doux.
  • Syndrome d’automutilation des pattes : braque allemand, chien d’eau espagnol, cocker spaniel anglais, english springer spaniel, épagneul français, pointer anglais
  • Von Willenbrand (hémophilie)
    – type 1 : braque allemand, manchester terrier, terrier kerry blue, west highland white terrier
    – type 2 : braque allemand, drahthaar
    – type 3 : terrier écossais
  • Queue courte, longueur du poil et couleur du pelage peuvent également être testés.

Drahthaar, chasse et travail

Le chien d’arrêt allemand à poil dur ou braque allemand à poil dur, plus communément appelé drahthaar est un chien d’arrêt continental d’origine allemande appartenant au 7e groupe de la Fédération cynologique internationale. C’est un chien de grande taille, au poil dur.

Son élevage a débuté à la fin du XIXe siècle, il a été sélectionné dans le but de créer un chien de chasse à poil dur, efficace et ferme de caractère. C’est en croisant les meilleurs de ces races (pudelpointer, griffon-kortals) avec le braque allemand à poil court. Le drahthaar est devenu en quelques années, en Allemagne comme dans d’autres pays, un des chiens de chasse les plus confirmés. La race compte actuellement en France plus de 10 000 sujets, qui sont surtout utilisés en chasse pratique.

Extrait de Wikipedia

Drahthaar et standard de race

L’efficacité conditionne
le type

Créé très récemment, le chien d’arrêt allemand à poil dur a rapidement suscité l’engouement des chasseurs à son égard et l’a propulsé parmi les chiens les plus recherchés pour la chasse.

Fin XIXe siècle. Le baron Sigismund von Zedlitz und Neukirch (1838-1903), surnommé Hegewald, croise plusieurs races de chiens d’arrêt (pudelpointer, griffon korthal, braque allemand, stichelhaar – chien d’arrêt allemand à poil raide) pour créer un chien polyvalent qui chasse tout-terrain, tout-climat, tout-gibier avec un principe clair : « L’efficacité conditionne le type ». Le chien d’arrêt allemand à poil dur ou drahthaar – traduit littéralement : poil fil de fer – voit le jour. C’est d’ailleurs ce poil « fil de fer », dur et dense qui lui permet de braver une végétation parfois hostile où d’autres se blesseraient et des eaux très froides qui en glaceraient plus d’un. « Le drahthaar possède toutes les aptitudes nécessaires au travail en plaine, au bois et au marais avant et après le coup de feu […]. Grâce à ses aptitudes, il est devenu en quelques décennies, en Allemagne comme dans beaucoup d’autres pays, le préféré et le plus confirmé des chiens de chasse », énonce d’ailleurs clairement le standard de race (FCI n°98).

Le drahthaar est de taille moyenne (61 à 68 cm au garrot pour les mâles, 57 à 64 cm au garrot pour les femelles). Sa couleur peut être marron ou noir panaché de blanc, avec ou sans plage de couleur, marron avec ou sans taches blanches au poitrail ou encore rouan clair (blanc dominant mélangé de marron ou de noir). Ses yeux doivent être le plus sombre possible avec une expression vive et éveillée. Son corps est carré, la longueur du corps ne pouvant pas excéder de 3 cm la hauteur au garrot. Son ossature est robuste. Tout son corps est bien musclé. Sa ligne de dos droite et sa ligne de dessous qui remonte d’une poitrine large et bien descendue vers l’arrière lui confère une élégance particulière. Dans les pays où la caudectomie est autorisée, la queue est coupée au 2/5e de sa pleine longueur.

Pas timide pour un sous, le drahthaar a un caractère bien trempé sans être agressif mais, attaché à son maître, il ferait toutefois un bon chien de garde. Avec les autres chiens, il est censé être tolérant mais comme il ne se laisse pas marcher sur les pattes, ça peut parfois rapidement monter en température… La socialisation doit donc faire partie de son éducation. Education aisée parce que le drahthaar est intelligent. Il comprend et apprend vite ce qu’on lui demande, pour peu qu’on lui apprenne comme il faut, avec rigueur et fermeté. D’après Claude Hugueny, juge qualifié et formateur expo en drahthaar et juge de travail en field-trials et BICP, « le drahthaar est bien plus sociable depuis une trentaine d’années, grâce aux éleveurs qui ont su faire leur sélection dans ce sens. Plus sociable à la fois avec les gens et avec les autres chiens. Et ça ne leur enlève en rien leurs qualités de chasseurs ! » En outre, il est très attentif à son maître et apprécie également l’attention qu’on lui porte donc tout est bon pour apprendre : les jeux pour le rapport, les balades pour le rappel et aussi les caresses pour le calmer car son enthousiasme peut parfois le dépasser et, comme c’est une boule de muscles puissante, ça peut déménager !

Le drahthaar à la chasse

Courageux, entêté et endurant, il peut mener une quête pendant de longues minutes avec beaucoup de détermination sans rien lâcher. Il aime ça et ça se voit. Sa quête est relativement grande, sa course ample, fluide et rapide. Il porte le nez bien dans le vent mais peut de temps en temps mettre un coup de nez au sol s’il prend une émanation de lapin ou de lièvre. Son arrêt est net et ferme. A l’envol des oiseaux ou à la course du lièvre, sa passion à tendance à le submerger donc la sagesse au départ du gibier devra être particulièrement travaillée.

A l’eau, pas de problème ! Le drahthaar aime ça. Il faut juste le tempérer au départ pour ne pas qu’il flingue la piste en sautant dans l’eau comme un dingue. Ensuite, faut laisser faire. Il peut suivre la piste pendant longtemps. S’il a le canard à vue, il ne le lâchera plus, même si le canard le feinte en plongeant pour ressortir plus loin, à l’abri. Enfin, à l’abri, non. Pas avec un drahthaar au cul.

Au bois, le drahthaar se régale également. Quête, traque, pistage au sang… Il y va ! Et puisqu’il est fait pour ça, aucune végétation ne l’arrête. Certains drahthaars ont tendance à vouloir mordre. On en a vu attaquer des chevreuils directement à la gorge et les tuer tout seul. Et ça, les chasseurs n’aiment vraiment pas : une bague utilisée sans que eux aient chassé, c’est pas top ! Donc, on entend parfois des : « Ah non, pas un drahthaar ! » ou aussi : « Tu laisses ton chien à la maison, hein ? » Et c’est bien parce que le drahthaar sait chasser sans son chasseur qu’il faut lui apprendre le respect du gibier, notamment à rester au ferme et aboyer pour prévenir, pas y aller tout seul ! Sur sanglier, c’est encore plus vrai car, là, le chien risque sa peau… et ses entrailles avec. Ceci dit, les très imprudents ne vivent pas vieux ! Et avec un bon dressage, on entend, a contrario : « Tu peux ramener ton drahthaar, il va nous les sortir, y’a plein de ronciers, là-dedans ! »

Le drahthaar en épreuves de travail

Passionné et volontaire, le drahthaar est bel et bien un chien polyvalent. Malheureusement, puisque chien d’arrêt, il est cantonné, en France en tout cas, sur de la plume. Pas au point de le créancer (ça serait vraiment dommage !) mais les seules épreuves de travail où on le retrouve sont des TAN (test d’aptitudes naturelles) des field-trials, des BICP (brevet international de chasse pratique) ou des rencontres Saint-Hubert. Il peut néanmoins participer à des épreuves de recherche au sang mais ses résultats ne seront pas homologués car il ne fait pas partie des chiens dits « de rouge ».

Le Tan

Le TAN est ouvert à tous les drahthaars de 6 à 36 mois. Le Drahthaar Club de France précise, dans son règlement de l’épreuve, les critères appréciés lors de cet examen :

  • L’instinct de chasse
    L’examinateur jugera l’ardeur et la passion du sujet dans la recherche du gibier sans trop attacher d’importance à la manière : peu importe un mauvais port de tête ou la prise au sol d’émanations. II appréciera la localisation du gibier par le chien en s’assurant que c’est bien grâce à son flair qu’il en a pris connaissance.
  • Comportement en présence du gibier, instinct de l’arrêt
    Bien que des tapes soient admises, il sera indispensable qu’une pièce soit localisée pendant le parcours. Un arrêt sera exigé.
  • Le comportement après la localisation et l’arrêt
    Le manque de sagesse (chien qui bourre, qui s’empare du gibier ou qui le poursuit) sera considéré comme la manifestation d’une grande passion et restera sans effet sur l’appréciation finale.
  • L’équilibre du sujet
    D’une manière générale, l’examinateur devra s’assurer de l’équilibre du chien sur l’ensemble du parcours. Plus particulièrement, il est indispensable qu’il ne manifeste aucune réaction craintive à l’occasion du coup de feu. Au départ du gibier, un ou plusieurs coups de feu seront tirés (pistolet d’alarme de fort calibre ou fusil de chasse). A cette occasion, l’examinateur ne devra pas exiger la sagesse au coup de feu mais il lui appartiendra d’apprécier le degré de « craintivité » du sujet, toute manifestation de peur le conduira à considérer que ce troisième test n’a pas été réussi.

Le TAN du drahthaar n’est homologué par le club de race que s’il a été organisé par lui ou au moins jugé par un juge référent du club. Vous ne pouvez donc pas passer un TAN avec votre drahthaar s’il est organisé par un autre club de race. Il n’y a pas non plus d’équivalence avec des titres obtenus à l’étranger comme l’épreuve allemande correspondante (VJP, lire plus loin). En revanche, un chien qui n’a pas de TAN mais qui est classé lors d’une épreuve de field-trial de printemps ou de gibier tiré se voit dispensé de TAN puisque ses qualités de chasse sont reconnues dans une épreuve plus difficile (principe du « qui peut le plus, peut le moins »).

Field-trials

En field-trials, le drahthaar a de bons résultats même si peu sont engagés dans ces concours. Le DCF, Drahthaar Club de France, met d’ailleurs à l’honneur les chiens trialers et champions dans son catalogue annuel qu’il vient d’éditer et publie les résultats des concurrents. Par exemple, pour l’année 2015, deux femelles ont obtenu des titres de champion :

  • Hespoir d’y croire de la Ronde des Bécasses
    (née le 26/02/2012) à Dominique Bernard, conduite par Gilles Mazerolles, championne de la race avec 130 points sur six meilleurs résultats pris en compte* (CACIT FTA couple faisans 20/10/2015 à Escource – 28 points, CACT FTP perdrix 04/04/2015 à Etricourt-Manacourt – 24 points, CACT FTGN 02/12/2015 à Saint-Cyr-du-Gault – 24 points, CACT FTA couple faisans 05/10/2015 à Andechy 24 points, RCACT FTA couple faisans 30/10/2015 à Beaumontel – 24 points et BICP 2e catégorie avec 28/32 20/10/2015 à Herm – 8 points). Elle est également championne en gibier tiré avec au moins 3 CACT ou RCACT en solo.
  • Sud Jagerin’s Hexe
    (née le 11/04/2012) à Jacques Ludmann, conduite par Nicolas Collet, vice-championne de la race avec 98 points sur six meilleurs résultats pris en compte* (CACIT FTGN 14/11/2015 à Gumery – 28 points, RCACT FTGN 13/11/2015 à Nogent-sur-Seine – 22 points, CACIT FTA solo faisans 31/10/2015 à Bouy-Luxembourg – 14 points, RCACT FTA solo faisans 30/10/2015 à Bouy-Luxembourg – 11 points, RCACT FTA solo faisans 07/11/2015 à Etain – 11 points et BICP 1re catégorie avec 32/32 01/11/2015 à Bouy-Luxembourg – 12 points). Elle est également championne en gibier tiré avec au moins 3 CACT ou RCACT en solo.

* obligatoirement un gibier tiré (FTA faisan ou perdrix), 1 BICP 1re ou 2e catégorie et 1 printemps (FTP) ou gibier naturel (FTGN).

Pendant les épreuves de field-trials, un chien qui donne de la voix dans son parcours est éliminé. Et ça, ça peut poser problème au drahthaar car il a tendance naturellement à crier en action de chasse. Ceci dit, sur de la plume, il n’y a sûrement pas lieu. En revanche, en Allemagne, les jugent apprécient la voix que donne le chien sur une piste et différencient même s’il donne de la voix à vue ou au nez (qu’il considèrent comme le top du top) derrière un gibier.

Les tests de travail spécifiques

Outre-Rhin, le VDD (pour Verein Deutsch Drahthaar e.V., le club de race) est en charge de la reproduction du drahthaar. Il tient un livre de race où les drahthaar sont non seulement enregistrés mais aussi où sont notés tous leurs résultats aux tests d’évaluation organisé par la JGHV (Jagderbrauchshund-Verbrand e.V.), association multi-race de chiens de chasse polyvalents. Ces tests d’évaluation mesurent les qualités naturelles du chien avant qu’il ait atteint sa maturité. Un premier test, VJP, est passé au printemps avant les 15 mois du chien. Un second, HZP, à l’automne suivant. Un qualificatif de « suffisant » au moins doit être obtenu à ces épreuves pour qu’un chien puisse reproduire (en plus du respect du standard de race bien sûr, du dépistage de dysplasies des hanches, coudes et épaules, de la détection de maladies héréditaires par testage ADN). Sinon, les papiers du chien seront définitivement estampillés de la mention « reproduction interdite ». L’élevage du drahthaar suivant la méthode VDD s’est développée à l’international et de nombreux pays comme l’Italie, l’Espagne, la Norvège, les Pays-Bas, le Canada pour ne citer qu’eux sont affiliés à Deutsch-Drahthaar-Weltverband e.V. (association mondiale du drahthaar).La France, elle, n’y adhère pas.

Les Tests : VJP, HZP, VGP, VSwP et Hegewald
  • Les tests VJP (pour Verbands Jugend Prüfung) sont destinés aux chiens de moins de 15 mois. Y sont testés l’odorat, la quête, l’arrêt, le pistage et la coopération. Ils ont lieu au printemps, sur lièvre.
  • Les tests HZP (pour Verbands Herbstzucht Prüfung) sont réalisés à l’automne suivant sur lièvre, canard et faisan et testent le rapport, le travail à l’eau, l’obéissance et la volonté au travail. La sensibilité au coup de feu est évaluée dans ces deux tests.
  • Les tests VGP (pour Verbands Gebrauchs Prüfung) peuvent être passés à n’importe quel âge. Ils ont lieu en automne, sur deux jours. En plus d’exercices plus difficiles en plaine et à l’eau, le chien doit également travailler au bois avec un rapport de renard mort et une piste au sang qui simule un gros gibier blessé.
  • Un test spécifique à la recherche au sang existe également : le VSwP (pour Verbands Schweiß Prüfung), sur une piste froide au sang.
  • Et enfin, le Saint Graal du drahthaar : la Hegewald, du surnom du créateur de la race. Cette compétition annuelle qui regroupe plus de 200 chiens n’est destinée qu’aux drahthaars ayant obtenu au moins 65 point lors du test VJP de printemps. Il s’agit d’épreuves de HZP avec, en plus, une notation du physique du chien (conformité au standard, accent mis sur le poil, couleur et texture). Un classement en haut de tableau à la Hegewald confère au chien un statut de demi-dieu !

On voit là que les épreuves allemandes sont beaucoup plus complètes et représentatives de la polyvalence du drahthaar. Parmi les dresseurs professionnels membres du Drahthaar Club de France (voir encadré), Monsieur Roger Æberhard est spécialisé dans la préparation et la présentation aux épreuves allemandes pour le drahthaar.

Article de : Caroline Chazelles

 

La maladie de von Willebrand

La maladie de von Willebrand est un trouble de la coagulation sanguine. Il en existe trois types (du moins grave au plus grave). Seul le type 2 de cette maladie est reconnu comme génétiquement transmissible chez le drahthaar. Les symptômes les plus fréquents sont des saignements (gencives, nez), des hémorragies, des ecchymoses, des saignements prolongés après une chirurgie ou un traumatisme, voire des hémorragies importantes pouvant être mortelles. Il existe un test de dépistage ADN de cette maladie, codé VWD2. Le drahthaar chassant dans tous les milieux et tous type de gibier, il est clair qu’il risquerait gros s’il était atteint de cette maladie. Un accrochage avec un sanglier et c’est fini ! Ce test sur les étalons et lices reproducteurs n’est donc pas un luxe… Il n’est pas obligatoire en France mais il l’est en Allemagne.

 

Les dresseurs professionnels membres du Drahthaar Club de France

Elevage des Petites Amaries
René Faussurier
Tél. : 04. 74. 67. 64. 45
Monsieur Yannick Faussurier
Tél. : 04. 74. 67. 74 .49
Chenil des Amaries
RN 6
69830 St Georges de Reneins
http://chenil.des.amaries.free.fr

Elevage Vom Hundegeläut
Roger Æberhard
Tél. : 03. 25. 88. 85. 81
La Mothe
52500 Anrosey
hundegelaut@wanadoo.fr
http://vom-hundegelaut.chiens-de-france.com/

Elevage François Rosnoblet
François Rosnoblet
Tél. : 06.85.95.42.47 – 04.50.38.57.76
996 Grande Route
01420 Corbonod
agnesvincent@live.fr

Elevage des Marais de Saintonge
Philippe Dalle
Tél. : 05. 46. 99. 22. 48
L’ile de Mazarine
17430 Tonnay Charente
www.lemaraisdesaintonge.com

Elevage Gilles Mazerolles
Gilles Mazerolles
Tél. : 06.86.74.64.76
10, chemin de Piroir
03000 Bressolles
www.gillesmazerolles.fr